Le projet
Le projet de l’Association Reconnaissance s’inscrit dans une démarche de santé mentale publique et vise à étoffer la prévention primaire et secondaire des violences sexuelles, le traitement devant rester pénal selon la Convention d’Istanbul.
Vers des Commissions de reconnaissance des violences sexuelles
L’idée d’une commission est d’utiliser la force institutionnelle comme outil de reconnaissance du vécu de la personne ayant traversé une violence sexuelle (prévention secondaire) tout en sensibilisant la population via le tirage au sort de la commission (prévention primaire touchant une population au-delà de l’âge de la scolarité obligatoire). On attend de cette reconnaissance une inversion du fardeau de la honte porté par la personne qui a subi la violence, et une mise au travail de la société.
La question de l’accès à la personne impliquée dans la violence sera également explorée.
Cette idée est fondée sur des principes de santé mentale publique (adaptation de dispositifs existants à un contexte nouveau) et s’inspire des Commissions Vérité et Réconciliation d’Afrique du Sud, ainsi que des témoignages de personnes ayant été soulagées lors des réunions publiques organisées par des collectifs à Genève (Engageons les murs, Grève féministe). La vague #Metoo est également passée par là. Le tout respecte les exigences de non confrontation, d’anonymat et de confidentialité, dans un cadre accueillant, permettant l’expression du ressenti des participants.
Renforcé de multiples discussions, le projet est maintenant mûr pour se confronter à la réalité à travers un prototype, si possible associé à des études universitaires. Ainsi, afin de récolter des fonds, l’Association Reconnaissance a été fondée.
Lexique
Prévention primaire
La prévention primaire vise à ce qu’une maladie n’apparaisse pas (faire du sport par exemple dans le cas des malades cardio-vasculaires). Dans les violences sexuelles, la prévention primaire passe par des campagnes de prévention à l’école, notamment sur le consentement au secondaire II. Dans notre projet, la prévention primaire vise à toucher la population au-delà des 18 ans, en instituant les commissions tirées au sort dans la population.
Prévention secondaire
La prévention secondaire vise à ce qu’une fois la maladie présente, elle n’évolue pas défavorablement (par exemple arrêter du fumer quand on a un problème cardiaque). Ici la prévention secondaire s’effectue en retirant le fardeau de la honte des épaules de la personne ayant subi les violences, afin que ce vécu ne l’amène pas dans une banalisation de la violence (récidive avec dissociation du vécu) ou vers des maladies de longue durée (dépression, addiction, troubles alimentaires, phobies sociales, etc).
Prévention tertiaire
La prévention tertiaire désigne l’ensemble des moyens mis en oeuvre pour éviter la survenue de complications de rechutes des maladies. Dans notre cas, la prévention tertiaire s’appliquerait à la sensibilisation de la personne impliquée dans la violence, afin d’éviter la récidive.